AOTAL® (Acamprosate)

L’AOTAL® (Acamprosate)

L’acamprosate est généralement bien toléré. La diarrhée est l’effet indésirable le plus fréquent. Son efficacité a été au mieux modeste dans les études cliniques, et elle était médiocre lorsque les patients ne bénéficiaient pas d’un support psychologique pour rester abstinents. L’acamprosate peut être utilisé en association avec la naltrexone ou le disulfirame.

MÉCANISME D’ACTION — L’acamprosate est un dérivé synthétique de la taurine possédant une ressemblance structurelle avec l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) ; il diminue la transmission glutaminergique et module l’hyperexcitabilité neuronale pendant le sevrage alcoolique. Il a été montré que ce médicament réduisait la consommation volontaire d’alcool chez des animaux préalablement rendus dépendants.

ÉTUDES CLINIQUES — Essais contrôlés par placebo – De nombreuses études randomisées en double aveugle supportant l’efficacité et la sécurité d’emploi de l’acamprosate pour traiter la dépendance à l’alcool ont été publiées. Une abstinence, parfois de quelques jours seulement, a été obtenue chez tous les patients avant le début du traitement. Le pourcentage de sujets qui ont reçu l’acamprosate et sont restés totalement abstinents tout au long des différentes durées des essais cliniques oscillait entre 18% et 61%, en comparaison de 4% à 45% pour le placebo. Dans toutes les études, en plus du traitement médicamenteux, les patients ont bénéficié d’un soutien psychosocial ou d’une thérapie comportementale, y compris des réunions avec les Alcooliques Anonymes.

EFFETS INDÉSIRABLES — Limités. L’effet indésirable le plus fréquent est la diarrhée ; ce problème, généralement transitoire, semble être lié à la dose. Des idées suicidaires, des tentatives de suicide et des suicides réussis se sont produits rarement, mais plus fréquemment avec le médicament qu’avec le placebo. Une insuffisance rénale aiguë a été observée chez quelques patients. D’autres effets indésirables peu fréquents comprennent des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, des céphalées, une somnolence, des éruptions cutanées, un prurit, des flatulences et des vertiges. Le médicament est tératogène chez l’animal. Il ne semble pas être associé à un risque potentiel de dépendance ou d’abus.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES — En l’absence de métabolisme hépatique, l’acamprosate possède un faible potentiel d’interaction avec les médicaments métabolisés par le foie.

CONCLUSION — L’acamprosate (Aotal – F ; Campral – CH, B) est généralement sûr et modestement efficace pour maintenir l’abstinence après l’arrêt de la consommation d’alcool. Il semble avoir une efficacité comparable à la naltrexone (Révia) et peut être utilisé en association avec cette dernière ou le disulfirame (Espéral).

Tous ces médicaments doivent être utilisés seulement comme composants d’un programme thérapeutique complet dont fait aussi partie le support psychosocial.

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